La photographie…Un chemin de vie…

2012…Je ne voyais plus mon corps…Seule l’habitait une souffrance lancinante qui l’étouffait, m’étouffait…Sensation mortifère d’être aspirée vers le néant, sans échappatoire…

Depuis l’âge de 18 ans (j’en ai 56 aujourd’hui), j’aime photographier les beautés, où qu’elles soient, et surtout chez les personnes : j’ai toujours considéré que tous les êtres humains avaient quelque chose de beau en eux et il m’importait de le mettre en lumière. Tous, sauf moi! La plupart du temps, je refusais d’apparaitre sur les images : très jeune, j’ai rendu mon corps invisible, pour diverses raisons, (sur)vivant, engluée dans un profond sentiment de solitude et en totale dissociation.

En 2012, la souffrance est devenue paroxystique. Sans réfléchir, dans un élan d’instinct de survie,  j’ai posé mon appareil photo sur un pied et ai réalisé des centaines d’autoportraits;

Ces auto-séances m’ont fait un bien fou : j’avais l’impression que mon appareil me comprenait, m’acceptait comme j’étais:je me sentais libre, en sa présence, de pleurer, d’exposer ce corps sans crainte…En outre,  les images produites ont été un puissant exutoire au broiement intérieur et à la déconnexion  que je ressentais : j’AI VU mon corps, mon visage dans leur douleur;

Premier pas…embryon de (re)connexion…

Oser montrer ces images : calvaire…nécessaire…Je le redoutais autant que j’en avais besoin.

Certains échanges furent enrichissants et constructifs; la vision d’autrui déposait un éclairage si différent : quelques personnes voyaient de la beauté où je ne voyais que désespoir et laideur…

Deuxième pas…sensible changement de regard, de perception…

Emilie Danchin et la photothérapie ont, par un heureux « hasard » rencontré ma route : je prends alors pleinement conscience de la puissance de l’image : trace, mémoire, miroir, elle m’amène à explorer des zones enfouies, des sensations oubliées; à exhumer mes parts d’ombres et mes ténèbres : salutaire catharsis;

Un pas de plus…vers une profonde transformation…

Pas à pas, grâce à la photographie, à un encadrement thérapeutique constant, une démarche de développement personnel, des rencontres enrichissantes, je fais progressivement corps avec mon corps : je le vois et le ressens différemment; je l’apprivoise, lentement, avec douceur et respect; j’apprends à l’habiter, à l’écouter, à en prendre soin, à l’accepter tel qu’il est, à l’aimer…à m’aimer…

Tout un cheminement…Toujours en cours…

          Portraits autobiographiques

             Genèse d’une démarche photographique

Elles

Artémis

 Hécate

Séléné

Symbiose 1

Symbiose 2

  

Mnémosyne

                  

      « Nous vivons dans l’oubli de nos métamorphoses » P.Eluard